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Plan de gestion de crise

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Plan de gestion de crise : pour qui ? pourquoi ?

Alors que la nappe de la Crau a longtemps semblé constituer une réserve d'eau inépuisable, la possibilité d'une crise sur l'eau en Crau est réelle et de plus en plus acceptée par le terrain : aujourd'hui 75 % des agriculteurs interrogés pensent qu'une sécheresse est possible. De plus en plus d'irrigants sont d'ailleurs confrontés à des problèmes de nappe trop basse, soit localement ou en début de printemps avant que la nappe n'ait pu se recharger grâce à l'irrigation gravitaire des prairies.

Ainsi, si malgré tous les efforts réalisés afin de protéger cette ressource, l'eau venait à manquer en Crau, un plan de gestion de crise devrait être appliqué pour préserver la nappe. C'est pour cela que l'OUGC a commencer une réflexion sur la création d'un plan de gestion en cas de crise avec les irrigants qui prélèvent en nappe par forages ou puits. Ce plan devra permettre d'appliquer une réduction des volumes prélevés par les agriculteurs.

L'OUGC souhaite que son plan de gestion réponde à 4 objectifs :

- Etre simple de compréhension et d'application ;

- Etre adaptable aux différents degrés de restriction selon la situation de crise ;

- Limiter au maximum les conséquences sur les productions agricoles ;

- Etre contrôlable pour que son application puisse être surveillée par les services de la Police de l'eau.

Afin de mieux comprendre le fonctionnement hydrogéologiques de la nappe et les prélèvements qui y sont effectués, l'OUGC en collaboration avec le Symcrau, a décidé de découper la nappe en 5 zones caractéristiques (découpage qui sera affiné avec les résultats de la modélisation de la nappe réalisée par le Symcrau). Ce découpage prend en compte non seulement le fonctionnement de l'aquifère (zone d'alimentation, axes d'écoulement préférentiels, ligne de crête piézométrique et intrusion du biseau salé) mais aussi la répartition des prélèvements, tout usage confondu, au sein de la nappe.

Travail de prospection sur les règles de gestion en cas de crise à l'horizon 2025, en partenariat avec l'Irstea de Montpellier

Un travail a été réalisé à l'automne 2014 avec l'Irstea de Montpellier (institut de recherche en science et agriculture) sur la réflexion de règles de répartition de la ressource en eau en cas de crise entre les irrigants de l'OUGC.

Pour cela, nous sommes partis d'un scénario à l'horizon 2025 - 2030 basé sur des études ou données existantes (baisse des ressources disponibles, changement climatique, demande urbaine et industrielle, le foin de Crau, la gestion plus informée de la nappe, le développement de forages ou encore un changement du mode d'allocation).

Nous estimons que tous les irrigants qui prélèvent en nappe sont déclarés à l'OUGC et tous sont équipés de moyens de mesure. Cependant, la ressource en eau devient plus rare et il est nécessaire de se partager le volume d'eau qui a été autorisé à la profession agricole. Des crises surviennent plus fréquemment, il faut donc que l'OUGC ait ses règles de répartition entre ses irrigants.

Ce travail a été effectué auprès d'un groupe d'institutionnels (acteurs du territoire et financeurs) et d'agriculteurs (filières principales représentées).

Méthodologie :

- Une première discussion a eu lieu lors d'entretien individuel, chaque acteur a pu choisir les principes de répartition qu'il pensait être le plus adapté à mettre en œuvre ;

- Ces principes ont ensuite été re-discutés lors du 1er atelier puis un consensus a été pris pour retenir que 2 principes de répartition de la ressource.

- Lors du 2ème atelier, les deux principes de base sont actés. Nous allons donc discuter des différents modes d'échanges de ces volumes d'eau entre les irrigants de l'OUGC. Le but étant de définir des modes de partage des volumes entre les irrigants dans le but de ne pas dépasser le volume d'eau alloué à l'agriculture.

- Suite à ce 2ème atelier, un travail sur les pertes économiques en cas de crise par filière va être effectué. Le but de cette réflexion sur l'échange de volumes d'eau entre filière est de moins impacter économiquement la profession agricole.

Une restitution de ce travail a eu lieu avec l'ensemble des irrigants de la Crau, des acteurs du territoire et des financeurs à l'automne 2015. Une réflexion est en cours avec l'Irstea de poursuivre ce travail et échanger avec d'autres territoire français.

Approche socio-économique des impacts d'une restriction d'eau pour les exploitations arboricoles et foin de Crau

Suite à la COP 21 qui s'est tenue à Paris en décembre 2015, la France a décidé de réduire ses émissions de gaz à effet de serre pour limiter le chnagement climatique. Ce dernier pourrait provoquer une diminution des pluies dans le Sud de la France et une augmentation des températures.

Pour anticiper et s'adapter à ce phénomène, la Chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône a menée en 2016 une étude afin d'évaluer les impacts économiques d'une pénurie d'eau sur les activités agricoles de la plaine de la Crau. Cela permettra ensuite de mettre en place un plan de gestiond ecrise qui limitera les pertes économiques en cas de pénurie d'eau.

Les principaux résultats en arboriculture

Les exploitations arboricoles multiplient les variétés. Selon la période de l'année où il y a une restriction d'eau, certaines variétés seront davantage touchées. Les pêches de saison, les pêches tardives et les abricolts saison / tardifs sont impactées pour ls restriction d'eau considérées car celle-ci se produisent lors de leur stade de grossissement du fruit, stade très sensible au stress hydrique.

Les impacts en arboriculture sont plus forts en juillet.

Les principaux résultats en foin de Crau

Une restriction en juillet a plus d'impacts pour le foin de Crau. Les pertes de rendement en août sont nulles : cela s'explique par les dates de coupe du foin de Crau.


Ces résulats sont cependant à moduler car dépendants des hypothèses faites. De plus, une même restriction peut avoir des répercussions différentes sur les exploitations selon la stratégie de l'exploitation.

Suite du travail en 2017

L'étude réalisée en 2016 a permis de mettre en avant le manque d'informations sur l'impact d'une restriction sur un arbre fruitier et ses conséquences. Face à ces résultats, l'OUGC nappe de Crau a décidé de mener une étude "Arb'Eau Crau" qui vise à se placer dans une situation de prospective dans laquelle la nappe de la Crau serait soumise à l'arrêté cadre sécheresse". Une stagiaire mène ce travail et évalue la possibilité de monter ce projet avec des partenaires européens.